La calvitie : peut-on vraiment lutter ? | Bonsoir Bruce

« Bonsoir Bruce », l’émission en Streaming de Bruce Toussaint, a abordé le problème de la calvitie chez les hommes. Découvrez toutes les solutions possibles, notamment la greffe de cheveux avec l’interview du Dr. Patrick Baraf de la Clinique des Champs-Elysées.

 

Quel est le point commun entre Jude Law, le prince William, Bruce Willis ou encore Zinedine Zidane ? Ils sont tous chauves ou en passe de le devenir. Le sommet du crâne qui se dégarnit, les golfes frontaux qui se creusent. L’alopécie androgénétique, plus connue sous le nom de calvitie, touche près d’un homme sur trois avant ses 30 ans. A 50 ans, c’est un homme sur deux et après 70 ans, les trois quarts des hommes sont concernés. Les femmes s’en sortent mieux. Seules 2% seulement sont concernées.

Il s’agit donc d’un problème très répandu et qui pourtant reste encore souvent tabou et mal vécu.

Allan témoigne : « Je me suis rendu compte que je commençais à perdre mes cheveux quand j’étais en classe de terminale. Mes proches avaient tendance à se moquer sans pour autant réaliser à quel point cela pouvait me blesser. Après avoir tout essayé (des comprimés, de l’huile de ricin, des sérums pour le cuir chevelu, du Minoxidil …), j’ai réalisé qu’il fallait que j’accepte ma calvitie. J’ai eu un déclic, j’ai vu que certaines personnalités chauves avaient du charisme, de la classe et au lieu de subir la calvitie, je me la suis appropriée. Je me suis coupé les cheveux très courts et à partir de là, ça a commencé à aller beaucoup mieux. Je pense que c’est un atout dans la mesure où c’est une nouvelle identité, ça me donne un nouveau style et ça m’a permis de renforcer ma confiance en moi. »

Mais pourquoi la calvitie est-elle si mal vue ? L’anthropologue Christian Bromberger raconte : « La calvitie est un sujet tabou parce que perdre ses cheveux, c’est perdre le symbole visible de sa virilité. Rappelez-vous le complexe de Samson. Dalila coupe les cheveux de Samson et Samson perd sa force. Il ne la recouvre que quand ses cheveux repoussent. Une chevelure abondante implique la virilité et la calvitie est le symbole de l’impuissance, de la vieillesse. »

Les marques de cosmétiques ont évidemment bien compris qu’il y avait là un marché énorme. Pour venir à bout des problèmes de calvitie, elles rivalisent d’imagination. Shampoings, ampoules, sérums en tous genres sont censés fortifier les cheveux restants et stimuler la repousse de ceux qui sont déjà tombés. Mais est-ce que ça marche vraiment ?

Catherine Gaucher, dermatologue, nous donne son avis : « Les produits qui sont vendus dans le commerce sont des produits pour la chute des cheveux, ce ne sont pas des produits pour la calvitie. Si on a une alopécie génétique, c’est-à-dire avec fabrication excessive d’un dérivé de la testostérone dans le bulbe pileux, la dihydrotestostérone (DHT), les substances qui marchent sont celles qui empêchent la fabrication de cette hormone comme le Minoxidil. Les produits cosmétiques jouent sur les mots. Ils stimulent la repousse des cheveux, c’est vrai, mais sur un crâne qui est génétiquement programmé pour perdre ses cheveux sur le vertex (le sommet du crâne) et sur les golfes temporaux, cette stimulation ne se fera que sur les autres zones de la tête et pas sur celles-là ou alors très peu. »

Quand on a tout essayé sans résultats probants, on a donc le choix entre se raser complètement et assumer sa calvitie ou alors tenter le tout pour le tout avec la greffe de cheveux

Le Dr. Patrick Baraf explique : « Il y a sur le crâne de tous les hommes une zone de cheveux permanents qui poussent sur une zone de peau qui n’est pas sensible aux hormones. Un prélèvement de cheveux permanents que l’on greffe ensuite sur une zone sensible aux hormones persiste, si bien que la greffe capillaire est définitive.

On a d’abord eu des techniques quasi-chirurgicales, avec les lambeaux qu’on prélevait sur le côté, qu’on tournait et qu’on mettait devant. Maintenant, on fait des greffes cheveux par cheveux. Ça s’appelle FUE. Et puis il y a la technique de la bandelette. On prélève une bandelette dans la zone de cheveux qui restent toute la vie et puis on replante ces cheveux aux endroits choisis par le patient. Le troisième système, c’est le robot Artas qui travaille tout seul et qui peut greffer jusqu’à 3000 implants en une séance.

Est-ce qu’on peut faire des greffes de cheveux à tout le monde ? Non. S’il vous reste une petite couronne sur le côté et que vous avez une large tonsure et des énormes golfes temporaux, la superficie à couvrir sera trop grande et vous aurez tout au plus quelques cheveux épars. »

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